Le jardin communautaire tire ses origines du dur labeur de quelques passionnés qui à partir de 1995, mirent en chantier ce grand projet avec enthousiasme et détermination.
1995
Au départ, Léo Lemay, alors curé de la paroisse St-François-Xavier de Bromont, avait formulé l'idée d'un plan d'ensemble comportant un parc et un jardin communautaire, sur un terrain adjacent au cimetière. Léo Lemay avait alors parlé de cette idée aux membres du conseil d'administration de la fabrique. Quelques marguilliers ont, à leur tour, parlé du projet à Madame Thérèse Leclerc, personne-ressource très impliquée à Bromont dans les projets communautaires et écologiques. À cette époque, quelques jardiniers cultivaient déjà des lots sur ce terrain.
1996
Les membres fondateurs, le curé Léo Lemay, Thérèse Leclerc, Françoise St-Jean, Gilles Benoît et Isabelle Marissal, forment un comité informel de jardiniers à l'hiver 1996. Un partenariat entre ce comité, la fabrique, la ville de Bromont, les religieuses de la congrégation St-Joseph de St-Hyacinthe à Bromont et l'Office Municipal d'Habitation de Bromont (OMHB) se met en place au printemps.
En avril 1996, les premiers travaux sont réalisés sur le site et le jardin entame sa première saison avec une trentaine de membres et une poignée de bénévoles.
1997
Il est important de préciser que le jardin bénéficie d’un bail emphytéotique de la Fabrique. Ce bail rédigé en 1997 est renouvelable automatiquement aux 10 ans. Le jardin est très heureux d’avoir accès à cette parcelle de terre prêtée avec générosité par le curé.
1998
À l'automne, Thérèse Leclerc et Isabelle Marissal dotent officiellement l'organisme d'une charte et inscrivent celui-ci auprès de l'Inspecteur général des institutions financières. Cette action dotera le jardin de possibilités accrues de financement dans un effort de création d'emplois et de développement du plein potentiel du projet.
Les membres fondatrices expriment la volonté d’aller au-delà du simple mandat de promouvoir un jardinage communautaire et écologique. Des objectifs visent aussi à favoriser l’éducation en matière d’environnement, de protection et conservation des milieux naturels, de gestion écologique des résidus, d’aménagement du territoire et de compréhension du concept de développement durable.
Au cours de ses années de participation au jardin, Thérèse Leclerc s’est aussi impliquée à bâtir une clôture «à vache» pour définir l’enceinte du jardin et elle a planté des framboisiers pour aménager le pourtour extérieur. Elle a aussi négocié avec la ville de Bromont afin de permettre l’accès à l’eau via l’Office d’Habitation Municipale de Bromont (OHMB) et pour demander le financement du premier petit cabanon avec des outils de base pour jardiner.
À cette époque, l’eau qui était connectée à l'OMHB, est accessible uniquement à une extrémité du jardin avec un baril à la disposition de plus de 30 membres. Un chemin de tracteur, à peine visible, permettait l’accès au stationnement du jardin.
1998 à 2000
Un conseil d'administration est constitué en novembre 1998, à l'occasion de l'incorporation du jardin. La première assemblée générale a lieu le samedi 27 mars 1999. À partir de 1998, Pauline Pelletier a pris une part active dans le développement du jardin communautaire en étant présidente de 1998 jusqu’au mois de mai 2007.
Durant ces années, Pauline aidée par Annie Gaudreau comme secrétaire-trésorière, ont travaillé avec l’aide de bénévoles pour créer un espace de vie agréable au jardin. Ils ont fabriqué une toilette sèche et des cabanes pour les oiseaux, en plus de faire l’entretien du jardin (tondeuse, plates-bandes, compostage et terrains vacants), de faire l’inventaire et l’entretien d'outils et du cabanon etc. À partir de 1999, des barils supplémentaires ont été mis en place pour faciliter l’arrosage des jardins, mais toujours un seul boyau permet leur remplissage.
2000
Cette année est marquée par la création de la charte du jardin communautaire et la rédaction des premiers règlements généraux.
2000 à 2004
Les années suivantes, dans une mission éducative et écologique, Pauline Pelletier a partagé son savoir en mettant l’accent sur le compagnonnage des plantes, le compostage, le respect des plantes et arbres indigènes et ce, sans communication par internet. Par ailleurs, les règles de vie, qui sont encore appliquées dans le jardin aujourd’hui, sont le résultat de plusieurs révisions suite aux problématiques de chaque saison.
2005
Le début de la construction de la rue amène un surplus de travail pour les membres du jardin et du CA. Une demande à la ville est alors rédigée en 25 points dont les plus importants sont une demande de subvention pour une clôture ‘’frost’’ de 8 pieds (installée en 2007) et pour un système d’arrosage adéquat (2007). Pauline Pelletier a mis énormément d’énergie pour préserver l’espace et l’intimité du jardin durant ce réaménagement. Elle a dû débattre de nombreux points concernant le jardin à la ville de Bromont en plus de superviser les nombreux travaux dont l'installation de la clôture et de l'enseigne, le déplacement du petit cabanon, la construction du grand cabanon et l'installation du système d'eau.
Malheureusement, une partie de la clôture est arrachée en 2005 suite à la vente du terrain adjacent au jardin, car 10 pieds appartenaient aux acheteurs. C’est alors que des jardiniers sont contraints à déménager leurs potagers, car la rue reprenait une part du jardin et la piste cyclable était prévue pour traverser le jardin en son milieu. Cette même année, la construction de la route fait aussi chuter le nombre de jardiniers puisqu’il fallait stationner à l’église. Ce lieu autrefois si paisible était désormais adjacent à un chantier de construction.
Durant des années, Pauline Pelletier a apporté une dimension écologique et de partage au jardin, mais elle a surtout été une présence constante pour accompagner les jardiniers. Sa générosité à perpétuer son savoir est la preuve de son amour et respect pour la nature.
2006
À partir de cette année, la relève se manifeste et le conseil d’administration est alors composé de plus de membres actifs. De plus en plus de jardiniers participent à donner un nouveau souffle au potager afin de se réapproprier les lieux suite aux bouleversements dus à la construction des dernières années.
Année - Des comités sont mis sur pied afin de répartir les tâches et mettre à contribution les connaissances et habiletés de chacun. Les membres jardiniers s’impliquent bénévolement dans des tâches collectives ou dans des sous-comités pour veiller à l’entretien des outils, des espaces communs et du compost.
2007
Au mois de mai, Catherine Lusson, qui fait partie du CA depuis 2006, est élue à la présidence du jardin. Ayant une formation en développement communautaire et travaillant dans le domaine depuis plusieurs années, Catherine relève le défi avec énergie. Elle voit le jardin tel qu’il pourrait le devenir en faisant référence à l’esprit communautaire c'est-à-dire avec plus de participation, d’entraide et plus de retombées dans la grande communauté élargie.
Dès 2007, Catherine décide d’organiser des ateliers à chaque début de printemps au jardin sur la préparation du terrain et la plantation pour soutenir les apprentis jardiniers. Un atelier sur les semis sera ajouté en 2009.
À partir de cette année, beaucoup d’efforts sont mis par le CA à faire connaître le jardin par le biais d’affiches, de tracts publicitaires, et des annonces dans les médias. Le jardin communautaire est aussi affiché / inclus sur le site internet de la ville de Bromont et dans les communications qu’envoient le service des Loisirs à toute la population.
2008
En 2008, en partenariat avec l’organisme ComposTerre, les jardiniers ont l’opportunité d’assister à une séance d’information sur le compostage avec l’ajout d’un nouveau bac à cet effet.
Dès cet été, le jardin met en place le projet d’aménager en plates-bandes une section du terrain en gazon. Le projet débute par la plantation de pommiers, de bleuetiers, de gadeliers ainsi qu’une belle variété de fines herbes est disponible pour les membres (origan, thym, ciboulette, livèche, estragon). Des travaux d’embellissement se poursuivront au cours des années en incluant des plantes utiles et des vivaces.
Malgré une baisse du nombre de participants en 2008 due à des abandons, les jardiniers organisent une première fête des récoltes. Cet événement, qui a lieu au mois d’août, permet aux membres de partager des plats cuisinés avec des produits de leur potager tout en favorisant un sentiment d’appartenance et de partage. Cette rencontre informelle, maintenant appelé la fête des Jardiniers, se répète à chaque été si le temps est favorable.
La présidente, Catherine Lusson, participe aussi à plusieurs rencontres avec d’autres responsables de jardins communautaires dans la région. L’objectif étant de partager les meilleures pratiques et les difficultés de chaque jardin.
2009 à 2012
Durant ces années, beaucoup d’heures de travail sont investies pour faire l’arpentage du jardin afin de mieux délimiter les terrains. Les terres abandonnées en friche sont remises en culture pour répondre au nombre croissant de demandes de jardins et ainsi permettre d’ouvrir de nouveaux lots. Les lots très grands sont subdivisés afin de permettre de répondre à au besoin des jardiniers qui désirent de plus petits potagers.
Par ailleurs, il faut dire que les changements dans la population bromontoise aide à l’essor du jardin. Non seulement l’écologie, bien manger et jardinier sont devenus à la mode, Bromont accueille une population de jeunes retraités avec beaucoup de temps et d’intérêt pour le jardinage. Nonobstant le travail des membres du CA et quelques fidèles bénévoles, ces deux facteurs sont inhérents au succès grandissant du jardin communautaire.
2009
Le jardin compte alors 37 membres et 55 jardins loués pour un total d'environ 13000 pieds carrés de superficie cultivée.
Le jardin collectif, une belle initiative de Catherine voit le jour à l’été 2009. Deux lots du jardin sont cultivés par des membres bénévoles pour approvisionner le centre de dépannage de Sœur Marguerite en légumes et fruits frais. Les surplus de semis, de plantes et de légumes sont dorénavant utilisés à bon escient et redistribuer à la population locale dans le besoin. Une belle mission qui se poursuit grâce, entre autres, à Julie Pelletier qui a été responsable du comité quelques années en plus d’être très impliquée en tant que secrétaire sur le CA de 2009 à 2013.
Cette année, Nicole Vandal devient membre du CA en tant que vice-présidente et prend en charge le comité « embellissement » qui s’occupe de l’entretien des plates-bandes du jardin. Outre les tâches de désherbage, Nicole et des bénévoles continuent à mettre beaucoup d’énergie dans le réaménagent des espaces pour inclure plusieurs plantes utiles dans les lieux communs dont de la tanaisie, de l’armoise et des fleurs qui attirent les insectes utiles.
2010
Au début du mois de juin, le jardin communautaire se modernise grâce à la mise en ligne de son site www.jardinbromont.com. Saïvann Carignan, un jeune jardinier nouvellement membre du CA, consacre plusieurs heures à concevoir ce site qui a pour but d’informer et promouvoir le jardin. Plusieurs informations et communiqués sont dorénavant transmis via le site internet dont des informations sur la lutte aux insectes nuisibles et aux plantes envahissantes. Il organise aussi l'usage d'outils de collaboration en ligne pour simplifier toutes les tâches et communications pour le CA et les membres.
Cette saison, le compost prend un nouveau virage avec l’arrivée d’un professionnel en fertilisation parmi les jardiniers. Yves Campeau devient membre du CA en 2010 et prend en charge le comité compost. Il se charge presque seul de la production et de la gestion du compost au jardin, un travail très physique. Grâce à l’apport d’une grande quantité de fumier frais, le jardin peut fournir aux membres du compost de qualité à moindre coût.
2011
Le jardin, qui a davantage de visibilité, devient plus populaire et tous les terrains sont dorénavant loués malgré l’ouverture d’une dizaine de nouveaux lots au cours de la saison. Le CA doit maintenant gérer une liste d’attente après avoir eu des terrains vacants au cours des dernières années.
Saïvann Carignan, qui s’intéresse aux plantes indigènes, décide d’aménager une plate-bande composée de plants de consoude et d’ortie à une extrémité du jardin. Non sans effort, cette initiative permet de produire des purins qui sont disponibles aux jardiniers durant toute la saison. De plus, en créant ce comité, les jardiniers sont sensibilisés à l’utilisation des engrais et d’insecticides biologiques concoctés à base de plantes du jardin puisque plusieurs espèces indigènes font partie de l’aménagement.
Saïvann s’investit d’ailleurs dans plusieurs tâches dont le but est l'optimisation du jardin dans une perspective de durabilité et de souveraineté. Ces efforts incluent, entre autres, la suppression d’espèces envahissantes, la standardisation des mesures des jardins et le retrait de la majorité du gazon inutilisé, ce qui diminue les tâches lourdes d’entretien.
En septembre, des visites d’élèves de l'école la Chantignole au jardin communautaire permettent aux jeunes de prendre contact avec la nature et l'univers du jardinage. Cet apprentissage de vie a été très enrichissant autant pour les élèves que pour les membres qui ont organisé cet échange.
Catherine Lusson qui a assuré le rôle de présidente durant 4 ans lègue la présidence à Saïvann Carignan, déjà très impliqué dans le jardin communautaire puisque sa mère l’a sensibilisé au jardinage dès son plus jeune âge.
2012
Le jardin compte aujourd'hui 46 membres et 70 jardins pour un total d'environ 16050 pieds carrés de superficie cultivée. Le jardin continue toujours de donner une grande quantité de légumes frais aux organismes de charité ciblant la pauvreté année après année. Il est aussi un excellent milieu d'apprentissage et de formation sur le jardinage et l'écologie en plus de valoriser des quantités importantes de déchets putrescibles.
2013
La saison commence en force. Grâce à la participation et au dur labeur des membres, les travaux d’agrandissement débutés à l’automne sont terminés, ce qui permet l’ouverture de 9 nouveaux lots cultivables.